Précisions sur quelques saints


Il ne s'agit ici que de résultats fragmentaires, les recherches sur la question étant loin d'être terminées de même que le dépouillement de toutes les sources. Il y a donc certainement de nombreuses omissions.

Saint Floxel :

Un petit sanctuaire de Coutances des premiers temps de la chrétienté lui était dédié. Une commune du département porte son nom, ainsi qu'un lieu-dit La Cour St-Floxel.
Le corps du saint fut ramené par voie maritime après trois jours de mer et inhumé dans un lieu appelé Christonno, il est intéressant de constater l'existence d'un toponyme Christo, au sud de Landemer et à l'ouest d'Urville-Nacqueville.



Saint Lô :

Il est honoré à Courcy, Foucarville, Hémevez, Lithaire et St-Lô d'Urville. De plus, si l'on considère que Louet est effectivement le diminutif de Lô, on peut rajouter Lozon, Morville, Quettreville-sur-Sienne, St-Louet-sur-Lozon, St-Louet-sur-Vire et Trelly.



Saint Pair :

Les communes de l'Étang-Bernard, Sartilly, Yquelon, Gerville-la-Forêt et la commune éponyme en conservent le souvenir.



Saint Hélier :

Peut-être natif de Belgique, au VIe siècle. Ermite et martyr de l'île de Jersey, qu'il aurait, en compagnie de st Marcouf, évangélisé. Il fut décapité sur l'île par des pirates saxons ou normands lors d'un raids. Le corps s'échoua à Bréville-sur-Mer. Il fut inhumé dans cette église. Sa mort intervient vraisemblablement avant 558.
À Bréville une fontaine lui est dédiée. À Omonville-la-Rogue, des peintures murales du XIIe s. raconte sa légende.



Saint Romphaire :

On a gardé le souvenir de ce saint à Barfleur ainsi qu'à St-Romphaire.



Saint Senier :

La tradition le fait naître à Coutances, disciple de st Pair et évangélisateur des îles.
Deux communes de la Manche porte son nom, St-Senier-sous-Avranches et St-Senier-de-Beuvron.



Saint Ortaire :

Deux endroits de la Manche se prévalent d'être le lieu de naissance d'Ortaire dans les années 482, Poilley et Le Dézert. À 12 ans il entre au monastère de Beaumesnil (près de St-Sever). Devenu apte à évangéliser, il parcourt toute la Basse Normandie et fonde une abbaye en forêt des Andaines, abbaye dont il devint l'abbé. C'est là qu'il meurt en 590 soit à l'âge quasi canonique de 108 ans!
Au Dézert, une chapelle et un château porte son nom. Un culte lui est consacré au Mesnil-Aubert.



Saint Omer :

Audomarus, abbé fondateur de Sithiu (la future ville de St-Omer), est originaire d'Orval, près de Coutances. Il fut moine à Luxeuil. Ayant une vocation de missionnaire il voulut évangéliser le nord de la Gaule et fut désigné pour restaurer l'évêché de Thérouanne (639). Un riche propriétaire lui donna une terre à l'embouchure de l'Aa dans l'île de Sithiu (651), où Omer éleva l'église Ste-Marie, future St-Omer. Il ordonna prêtre Wandrille. Il meurt le 1er novembre 670.



Saint Léonard :

Il voit le jour à Vains, près d'Avranches. 8ème évêque d'Avranches. Il meurt en 614.
Un lieu-dit de Montaigu-la-Brisette porte ce nom. Il existe une statue le représentant à Neuville-en-Beaumont. Enfin, il y a le prieuré de Vains (XIe s.).



Saint Gaud :


Vraisemblablement issu d'une famille très fortunée (comme c'est souvent le cas à cette époque) de la région d'Évreux, sous le nom de Waldus ou Gaudus. La mort de l'évêque Taurin ayant mis provisoirement un terme à la diffusion du christianisme dans le pays, Gaud entreprit de reprendre le flambeau et fut élu évêque d'Évreux. Plus tard, épuisé, il décida de se rendre dans un lieu isolé ce fut dans la forêt de Scissy. Il est à noter qu'il existe à St-Pair-sur-Mer (c'est à dire là où s'étendait une partie de la forêt de Scissy) un Rocher St-Gaud.



Saint Ermeland :


Il naît en 639 dans une famille noble de Noyon. Envoyé à la cour de Clotaire III, il devient un de ses officiers. Quittant la cour, il devient prêtre, il aida à fonder une abbaye. Il meurt vers 710.
Il existe à Boutteville une église qui lui est dédiée, et un prieuré à Le Plessis.



Saint Fromond :


C'est lui qui, en 677-678, sous le roi Thierry III, établi au Ham un monastère de femmes.
Un village du département porte son nom. Une statue de ce saint est conservée dans l'église de Brévands.



Saint Aubert :


Fin VIIe début VIIIe s. La tradition le fait naître à Genêts dans une famille puissante et riche. Après avoir distribué ses biens il fut élu évêque d'Avranches et fonda le Mont St-Michel en 708.



Saint Ebremond :

Abbé de Fontenay-les-Louvets, près de Séez, mort vers 720.
Il est honoré à La Barre-de-Semilly, Lozon, St-Ebremond-de-Bonfossé ainsi qu'à St-Ebremond-sur-Lozon.



Saint Vital :


Conseiller et ami de Robert de Mortain. C'est sous son impulsion que fut fondé dans la vallée de la Cance, vers 1120, l'Abbaye Blanche (Mortain) sous la direction de ste Adeline, soeur de Vital.






Saint Germain le Scott :


Il arriva en Normandie sur une embarcation ayant la forme d'une roue et débarqua à Flamanville. C'est à cet endroit qu'il aurait vaincu un dragon à sept têtes (ou un serpent) qui terrorisait toute la population des alentours, monstre qui habitait le Trou Baligan et mangeait les enfants. Il aurait été décapité par des païens de la région de Rouen vers 460.
Son souvenir se retrouve dans plusieurs lieux dits et villages. St-Germain-d'Elle, St-Germain-de-Tournebut, St-Germain-des-Vaux, St-Germain-de-Varraville, St-Germain-le-Gaillard, St-Germain-sur-Ay, St-Germain-sur-Sèves.
Une difficulté à surmonter est qu'il fut le contemporain de st Germain d'Auxerre, dont il fut le disciple. Selon certains auteurs, Germain d'Auxerre aurait pu être un dux tractus Armoricanus et Nervicanus



Saint Patrice :

Il semble qu'il ne soit encore présent dans les mémoires qu'au travers de la commune de St-Patrice-de-Claids. Un culte lui était également rendu à Fierville, Hyenville et Huberville.
On peut toutefois préciser qu'il existe en Ecosse une rivière, la Clyde. Celle-ci se situe à l'ouest de la ville de Glasgow et se jette dans la mer d'Irlande. Il est à noter qu'un village appelé Portpatrick se trouve à 11 kilomètres au sud-ouest de l'embouchure de la rivière.
Il existe un lieu-dit, au sud-ouest de Pont-l'Abbé qui porte également le nom de Port Patrix.
Sur la rivière de La Claids, à l'est de Lessay, un lieu-dit porte le nom de Pont Patrix. Immédiatement dans les environs, on trouve deux toponymes évoquant l'implantation de Bretons : Bretel et Bretagne.



carte de situation


Saint Aubin :


Natif de la région de Vannes, Aubin appartenait à une riche famille d'Armorique. Après une période de retraite dans le monastère de Cincillac près d'Angers, il devint abbé avant d'être nommé évêque, en 529, du diocèse d'Angers, ville dans laquelle il mourut le 1er mars 550. Son culte ne commença vraiment qu'à l'époque carolingienne.
Il est honoré à Précorbin, Mobecq, Pont-Hébert et Vesly. Trois villages porte son nom, St-Aubin-du-Perron, St-Aubin-des-Préaux et enfin St-Aubin-de-Terregate.



Saint Armel :


Il fut très tôt moine, il part pour l'Armorique en 518 et fonde un monastère. Appelé par Childebert Ier, il demeura auprès de lui durant sept ans, le roi l'autorisa à fonder un autre monastère dans la région de Rennes et plus particulièrement dans la forêt de Brocéliande. Une légende lui attribue l'évangélisation de l'Avranchin. Il meurt le 16 août 552.
On en trouve le souvenir à St-James, Ste-Pience, Villiers-le-Pré et enfin au Mesnil-Ozenne, où un hameau porte son nom sous la forme dérivée d'Ermel.



Saint Malo :


Né au Pays de Galles, moine qui partit évangéliser la Bretagne au VIe s. Sa légende veut qu'il se soit installé sur le site d'Aleth (la future St-Malo) sur l'embouchure de la Rance. Il fut évêque de cette ville avant de se retirer et de mourir à Saintes vers 565.
Plusieurs églises lui sont consacrées, Canville-la-Roque, Gouville-sur-Mer, Gratot, Le Petit-Celland, St-Malo-de-la-Lande, Valognes et Ste-Marie-des-Bois.



Saint Samson :

Entre 561 et 561 saint Samson passa par le Cotentin en se dirigeant vers les îles, ayant obtenu du roi Caribert l'évangélisation des îles de la Manche.

Les communes d'Angey, Anneville-sur-Mer, Boisyvon, Geffosses, Jobourg et St-Samson-de-Bonfossé en gardent le souvenir.



Saint Méen :


Il naît vers 520 à Ork (sud du Pays de Galles) dans une famille noble. Disciple de st Samson. Il fit partie d'un groupe de religieux qui quittèrent leur pays sous la poussée des envahisseurs saxons. Ils s'établirent en Armorique, dans la région de Dol vers 545, puis partirent évangéliser la Normandie. Méen fit un court séjour à Jersey avant de s'installer en Armorique où il fonda un monastère. Il est possible qu'il ait eu des liens de parenté avec le chef armoricain Judicaël. Il meurt le 21 juin 617.
Les villages d'Ancteville, Carbec, Guéhébert et Ste-Mère-Église en garde le souvenir.



Saint Fiacre :


En celtique Fiachrach, ermite originaire de l'île d'Irlande, venu en Gaule vers la fin du VIe s. Il s'établit dans le diocèse de Meaux où il fondit un monastère dont il fut abbé. Il meurt le 30 août 670.
Il est honoré à Benoîtville, à St-Martin-le-Gréard et à Ste-Colombe.



Saint Gerbold :


Il serait originaire d'Angleterre qu'il quitta de façon dramatique. Un seigneur qui en voulait à, sa vie lui aurait attaché une meule de pierre au cou et précipité à la mer. Mais Gerbold aurait été secouru par un miracle et il aurait abordé la côte normande dans les environs de Ver-sur-Mer. C'est dans cette région qu'il s'installa et vécut comme ermite. Étant considéré, par les habitants du pays comme un saint homme, il fut élu évêque de Bayeux. Au cours de cette fonction, il guérit d'une épidémie de dysentrie les habitants qui l'accusaient de l'avoir propagé. Il meurt en 695.
Une chapelle de l'abbaye de Cerisy-la-Forêt lui est dédiée, Gratot possédait un ermitage, et au Petit-Celland une fontaine porte son nom. La Meauffe avait une chapelle St-Gerbault, une statue du saint se trouve dans l'église de St-Sauveur de Pierrepont.



Saint Clair :


Afin d'échapper au mariage, il traversa la Manche et s'établit dans le Vexin Mais poursuivi par les sbires d'une femme de la haute noblesse franque, qu'il avait repoussé, il fut assassiné vers 884.
Eroudeville, Guilberville, Le Lorey, Le Theil, Les Pieux, Marchésieux, Montebourg, Moyon, Querqueville, Rauville-la-Place, Reigneville-Bocage, Rémilly, St-Clair-sur-Elle, St-Hilaire-du-Harcouët, St-Malo-de-la-Lande, Urville-Nacqueville, Varouville, Village de la Borderie, Villiers-Fossard. Dans tous ces lieux, le souvenir de st Clair est présent.






Saint Loup :

Beuvrigny, Brévands, Flamanville, Pont-sous-Avranches et Saint-Loup.



Saint Manvieu :

On le retrouve à Gonfreville et Marchésieux.



Saint Contest :

Il semblerait qu'il n'y ait qu'à Lingeard que l'on en ait gardé le souvenir.



Saint Marcouf :


Après s'être dépouillé de toute sa richesse, il alla vivre auprès de Possessor, alors évêque de Coutances qui l'ordonna prêtre. Marcouf ne tarda pas à fonder un monastère dont il devint abbé. Par ce fait il contribua à évangéliser le Cotentin, îles comprises. Il meurt le 1er mai 558.
Il est présent à Gouville-sur-Mer, Grimouville, La Pernelle, Pierreville, Pirou, Rouxeville, St-Marcouf, St-Michel-de-la-Pierre et à Sourdeval-les-Bois.



Saint Vaast :


Évêque d'Arras. Il aurait accompagné Clovis à Reims et il aurait été fait évêque par st Rémi.
Selon la tradition locale il aurait évangélisé le Cotentin en compagnie de st Vigor. Il est honoré à St-Vaast-la-Hougue. Des lieux-dits portent son nom à Le Rozel, Quettehou et St-Gilles.



Saint Vigor :


Fondateur du monastère de Cerisy, sur une terre donnée par un riche noble gallo-romain Volusianus.Il détruisit avec l'accord du roi Childebert Ier, un temple païen sur le Mont-Phaunus, proche de Bayeux. Il construisit à son emplacement un monastère dédié aux saints Pierre et Paul. Le Mont-Phaunus est devenu le Mont-Chrismat. Il fut évêque de Bayeux et mourut relativement jeune.
On en garde la mémoire à Carolles, Cerisy-la-Forêt, Champeaux, Joganville, Les Veys, Quettehou, St-Vigor-des-Monts.



Saint Évroult :


Noble et originaire de Bayeux. Fondateur et abbé de l'abbaye d'Ouche. Il aurait fondé un prieuré à Agon. Il meurt vers 558.
Agon, Mortain et St-Maur-des-Bois.



Saint Wandrille :


Aristocrate austrasien qui entra dès son adolescence au service du roi Dagobert, où il retrouva Dadon, le futur saint Ouen. Il est ordonné prêtre par Omer, évêque de Thérouanne. Il aide saint Ouen à évangéliser son diocèse de Rouen. En 649, il s'installe sur les lieux de sa future abbaye. Il meurt le 22 juillet 668. Il eut de nombreux disciples dont saint Hermeland qui fonda un monastère dans une île près de Nantes.
Il faisait l'objet d'un culte à Bolleville, Vesly, Montgardon, Périers et Cretteville.



Saint Ouen :


Évêque de Rouen de 641 à 684, fils de noble francs (610) installés dans la Brie. Envoyé très jeune à la cour de Clotaire II, où il se retrouve en compagnie du futur saint Éloi. Il meurt le 26 août 683. Selon certain il aurait participé à l'évangélisation d'une partie du diocèse d'Avranches.
Il est présent à Baudre, Carquebut, Lapenty, Lengronne, Linverville, Rauville-la-Bigot, St-Ovin, St-Germain-des-Vaux et Sideville.



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