Sommaire I.
Les Gallo-Romains
III.
Les Carolingiens
IV.
Les Normands
V.
Noms de lieux gallo-romains
VI.
Noms de lieux suggérant une occupation du sol par un peuple barbare
VII.
Noms de lieux se terminant par ville
VIII.
Histoire de saints
IX.
Étude toponymique
X.
Bibliographie


Index


II. Des Mérovingiens à 751 (le dernier roi mérovingien est déposé)



Année Évènement Notes
484-486

Fauste de Riez, abbé de Lérins, d'origine bretonne (anglaise), est exilé par Euric, roi des Wisigoths, il se réfugie à Jersey.


486

Les petits rois francs, sous la conduite de Clovis, attaquent le territoire de Syagrius et le vainquent à Soissons. La domination romaine en Gaule est définitivement terminée.

Syagrius, roi des Romains, maître de la milice et mort en 486, fils d'Aegidius. En fait roi du royaume de Soissons. Clovis, aidé de Ragnacaire, réussit à le battre et le forca à s'enfuir chez les Wisigoths.

497 Les habitants de Coutances auraient fait leur soumission à Clovis.

C'est du moins ce que prétend une tradition. Peut-être faut-il y voir plutôt la soumission de la garnison défendant le littoral (rappelons la présence en 428 de la Prima Flavia Gallicana Constantia) et ce d'autant plus que les garnisons du Litus ont été laissées livrées à elles-mêmes jusqu'à l'avènement de Clovis en 486. On peut également mettre en relation cette soumission au baptême de Clovis qui, selon certain, aurait pu avoir lieu en 496.

Clovis naît vers 466, il devint roi vers 481-482, il meurt en 511, âgé de 45 ans. Il combattit à plusieurs reprises, allié aux Romains, les Wisigoths et les Saxons de la Loire. Si la victoire de Soissons allait lui permettre d'étendre sa domination jusqu'à la Loire, il semble cependant que la pacification entre Seine et Loire ait été très progressive.
486, victoire de Soissons.
491-492, guerre contre les Thuringiens.
495-496, guerre contre les Alamans et victoire de Tolbiac.
498, Clovis est à Bordeaux.
500-501, intervention de Clovis en Burgondie.
505-506, seconde guerre contre les Alamans.
507, guerre contre les Wisigoths et victoire de Vouillé.
508, Clovis est à Tours.

vers 500

Premiers témoins des modes vestimentaires anglo-saxonnes et franques à Frénouville et Saint-Martin-de-Fontenay (Calvados).

Contacts économiques avec l'Angleterre anglo-saxonne.

début VIe s.

Vigor, après son arrivée dans le Bessin (vers 529 ?), est appelé par un certain Volusianus homme très riche, possédant des domaines, une domesticité, de grands biens. Après avoir débarassé son domaine d'un serpent monstrueux, Volusianus remit à Vigor tout le pays appelé Cirisiacus (Cerisy-la-Forêt).
Vita Vigoris, Acta Sanctorum

Volusianus, gallo-romain possédant un domaine entre St-Lô et Bayeux. Sidoine Appollinaire en parle dans deux de ses lettres. Voici un extrait tiré de l'une d'entre elles. [...] utque de matronalium partium nil querar fraude, quas cum expeditis tulistis impedimentis, tuque fraterque communis Volusianus vix singulorum clientum puerorumque comitatu ambiebamini [...] certe frater Volusianus qui forte pergens in praedia Baiocassina totamque provinciam Lugdunensem secundam pervagaturus [...].

ANDERSON (W.B.), Sidonius, Poems and Letters, t.II, William Heinemann ltd, Londres, 1965.
Sa vita en latin.

VIes.

St Pair fonde l'abbaye de Sesciacus (maintenant St-Pair-sur-Mer). Cette abbaye est encore citée dans un acte du duc de Normandie, Richard II, entre 1022 et 1026 : Trado abbatiam Sancti Paterni sitam in pago Constantino. De plus, simultanément, ou immédiatement après la disparition du monastère, apparition d'un monastère de femmes dont une des abbesses s'appelait, à l'époque carolingienne, Dedila.

St Pair était un moine du monastère poitevin d'Ension. Futur évêque d'Avranches (552-565), nommé par Childebert (Sa vita en latin).

En ce qui concerne l'abbesse Dedila, nous possédont sa dédicace funéraire : HIC REQVIESCIT DEDILA ABBADISSA ET OBIIT X K(a)L(endas) NOVEMBRIS (23 novembre).

VIe s.

Arrivée massive de Bretons en Armorique. C'est également au VIe s. que les îles anglo-normandes furent repeuplées par des Bretons immigrés. C'est le roi Childebert qui donna les quatre îles anglo-normandes aux Bretons.

Cette seconde vague d'arrivée est peut-être une des conséquences du traité établi en 497 entre les Armoricains et les Bretons d'un côté et les Francs de l'autre. Le traité reconnaît aux Armoricains et Bretons l'exemption du tribut, une certaine autonomie, aux Bretons un territoire accru (de la cité des Coriosolites ?) ; en revanche les Armoricains et Bretons reconnaissent la suprématie des Francs et s'allient à ceux-ci. Childebert Ier est roi de 511 à 558. La vie de st Samson mentionne ces donations faite au saint par Hildebertus, rex atque imperator.

VIe s.

Le poète et évêque de Poitiers Venance Fortunat écrit la Vita Paterni.


1ère moitié du VIe s.

Premières inhumations dans les nécropoles d'Hérouvillette, Giberville, Sannerville, Ifs (Calvados) et Réville (Manche). Les modes anglo-saxonnes et franques se côtoient.


vers 500 St Léontien succède à st Exupérat.

Léontien assista au concile d'Orléans en 511 : Leontianus episcopus ecclesiae Constantinae subscripti. On ignore la localisation du siège épiscopal, puisque pour cet évêque il est également précisé qu'il était de : ex civitate Briovere (St-Lô).

511

L'évêque de Coutances, le premier attesté, Leontianus, assiste au concile d'Orléans (premier concile des Gaules, convoqué à la demande de Clovis), ainsi que Nepus, premier évêque avéré d'Avranches.

Leontianus est mentionné dans la Vie de st Pair d'Avranches. Nous possédons la souscription de Nepus : Nepus, episcopus ecclesiae Abrincatinoe suscripti.

vers 524

Childebert rencontre st Marcouf, lui donne la terre de Nanteuil et il y fit bâtir un monastère : Nantoligum in Onellico ou Nantus.

Qui a francorum rege Childeberto aream obtinuit in Constantino agro ad aedificandum illie monasterium, Nantuum vulgus vocat.

Robert Cenalis, Gallica Historia.
Sa vita en latin.

vers 525.
date corrigée 533
Début de l'épiscopat de st Lô. Il meurt le 21 septembre 567.

Certains auteurs ont vu en lui un chancelier du roi Childebert, mais il est plus que probable qu'il soit natif de la région de Briovère (la vieille vie latine le dit natif du pagus Contantiensis). Ce qui est certain, c'est qu'il est le premier évêque ne portant pas un nom gallo-romain. D'autres auteurs avancent qu'il pourrait être originaire des îles britanniques, plus présisément de l'île de Cardigan au pays de Galles, il serait Llewdad, fils d'Alain, membre de la communauté de st Iltut et doyen du collège de St-Padern.

530

St Lô se rend à Angers pour y voir son évêque st Aubin. Il participera aux 2e, 3e et 5e conciles d'Orléans, envoya un procureur au 4e, un prêtre du nom d'Escupilio.

Souscription du 2e : Lauto episcopus Constantiensis ; du 3e : Lauto episcopus ecclesiae Constantiensis ; du 4e : Escupilio presbiter missus Lautone episcopo civitatis Constantiae.

533

Concile d'Orléans, Perpetuus, évêque d'Avranches, Lauto, évêque de Coutances et Passivus de Sées y participent.


538

Cette année-là Perpetuus se fait représenter au concile d'Orléans.

Première mention sûre d'un évêque de Bayeux : Leugadius.
après 539

Selon Procope de Césarée, le long de la côte de l'océan qui se trouve en face de l'île de Brittia, il y a de nombreux villages. Ceux qui les habitent pêchent avec des filets ou labourent le sol ou commercent avec l'île ; étant à d'autres égards sujets des Francs, ils ne leur paient aucun impôt ni tribut. Faut-il y voir une conséquence du traité de 497 ?

Procope meurt en 565, il fut le secrétaire de Bélisaire et rédacteur de l'Histoire des Guerres de Justinien. Mention des Armoricains par Procope.

541

Perpetuus se fait représenter au concile d'Orléans.


549

5e concile d'Orléans. Lô et Aegidius (Gilles) d'Avranches y participent.

Souscription de Lô : episcopus ecclesiae Constantinae vel Brioverensis, il est possible que, comme Exmes pour Sées, Briovère ait servi de refuge à l'évêque de Coutances pendant une période troublée.

553

Concile de Paris, Paternus d'Avranches (st Pair) y participe.


557

Concile de Paris, Paternus d'Avranches y participe.


entre 561 et 567

St Samson de Dol passe par le Cotentin en se dirigeant vers les îles, ayant obtenu du roi Caribert l'évangélisation des îles de la Manche.


entre 561 et 584

Chilpéric créé un grand commandement militaire (duché) qui réunit contre le danger breton les cités du Mans, d'Angers, de Rennes et de Bayeux.


15/04/564

St Pair va voir son ami Scubilion mourant au monastère d'un certain Maudan ou Meldun (monasterium Maudanensi ou Maldunensi), situé dans la baie du Mont St-Michel.

Ce monastère n'a pas été identifié mais le nom Máeldúin est manifestement irlandais. Les évêques qui inspirent st Pair avant son accession à l'épiscopat sont Léontien de Coutances et Vigor de Bayeux, mais aussi l'Armoricain Melaine (mort en 530), évêque de Rennes et médiateur entre Bretons, Francs et Armoricains dans les années 500.

vers 565 Senier évêque d'Avranches.

Natif de Coutainville (?), élevé au monastère de Scissy, il devient évêque d'Avranches à la mort de st Pair. À la mort de st Senier, st Sever, fondateur et premier abbé du monastère qui porte son nom, devient évêque d'Avranches.

567

Mort de Caribert Ier, ses trois frères se partagent ses terres. Chilpéric reçoit, comme supplément aux terres d'origine des Saliens qu'il possédait, le ducatus Cenomanensis, le duché du Mans et ce qui sera plus tard la Normandie. Gontran, roi des Francs de 561 à 592 reçoit l'Avranchin.

L'ouest et le sud-ouest devinrent une série d'enclaves neustriennes, bourguignonnes et austrasiennes. Quelques exemples : Bordeaux et Béarn neustriens, Tours et Poitiers austrasiens, l'Angoûmois bourguignon. Ces partages eurent pour cadre la lutte entre Brunehaut et Frédégonde. La guerre civile de 40 ans qui s'ensuivit ne semble due qu'à l'obsession des rois et des reines de ne pas se contenter de leur part du gâteau mais de n'avoir de cesse de grignoter celle des autres. Gontran, roi de Bourgogne, jouait à l'arbitre entre Neustrie et Austrasie avec une lâcheté consommée, abandonnant l'allié le plus faible opportunément pour le plus fort du moment, tout en ne négligeant pas ses propres intérêts.

568

Épiscopat de st Romphaire (auparavant, lacune dans la liste épiscopale). Vers cette date, mort de st Hélier, retiré à Jersey (Constantiae in Normania sancti Helerii a vandalis in Gerseia insula occisi).

En 569, Romphaire assiste peut-être à la dédicace de l'église de Nantes.
En 589, il participe aux obsèques de Prétextat, archevêque de Rouen (exilé à Jersey). Échoué lors d'une tempête à Barfleur st Lô étant évêque, il s'est retiré dans une solitude du Cotentin.

L'exil de Prétextat, extrait des Chroniques de Saint-Denis : [...] Quant cilz canons ot esté leus devant touz, Bertrans Archevesques de Bourdiaus dist à Preteste, qui moult estoit esbahiz ; Frere et jadis compainz em prelacion, se tu ne deserz la grace le Roi, tu ne pues plus user de notre compaignie. Li Rois requist à tout le Concile que la robe Preteste fust detrenchié, ou que le cviii. Siaume du Santier, en quoi la maleicon Judas est contenue, fust leue desus son chief, ou que il fust escommeniez perpetuelement. Mes li Prelat ne voudrent pas ce faire, et meismement Grigoires Archevesque de Tours : il bouterent hors Preteste. Tantost li Rois le fist saisir, et metre en prison : celle nuit meismes cuida eschaper mes il fu repris et navrez et traitiez vilainement : à la parfin fu envoiez en essil en une ille de mer qui siet desouz une cité, qui est apelée Coustance.

vers 570

Élection de st Sever comme évêque d'Avranches. Après lui, apparaissent les évêques avec des noms francs.


573

Brunehaut est exilée à Rouen où elle épouse Mérovée, le fils de Chilpéric, avec la bénédiction de Prétextat.


vers 578 Léodowald, évêque d'Avranches. Grégoire de Tours le mentionne avant 576, mais comme évêque de Bayeux.
578 et 590

Grégoire de Tours évoque l'intervention, en tant qu'auxiliaires des armées gallo-franques des Saxones Bajocassini, dont l'autorité se serait répandue non seulement sur le Bessin, mais également sur le Cotentin et la vallée de la Vire.
Procope le signale également. Ceux-ci seraient peut-être venus s'établir dans cette région attirés par la présence ancienne d'une colonie de Saxons continentaux installés dans le Bessin au IVe siècle.

En 578, Chilpéric les mène avec les gens de Tours, de Poitiers, du Mans, d'Angers contre le duc de Bretagne, Waroch, et ils sont décimés par une attaque de nuit. En 590, Frédégonde les emploie à son tour, mais cette fois pour secourir ce même Waroch devenu son allié, et le résultat de l'expédition est identique pour les auxiliaires des rois mérovingiens : Beppolen qui commande l'armée franque de Gontran, en fait un grand carnage. Cet affaiblissement des saxons facilita vraisemblablement les visées des Bretons sur l'Avranchin et le Cotentin.

Il faut signaler l'existence d'un lieu-dit appelé Varoc, situé entre Cerisy-la-Salle et Coutances, et plus précisément à 1,7 kilomètre au sud-est de la commune d'Ouville. L'endroit domine la rivière de La Soulle et fait face à Montpinchon. De plus nous sommes, comme nous le verrons plus avant, dans une région où les toponymes basés sur le radical bret- sont particulièrement nombreux. Tout ceci n'est peut-être qu'une coïncidence, mais il convenait de la mentionner.

585

Grégoire de Tours fait allusion aux seniores franci de Rouen.


586

Romacharius, st Romphaire, assiste aux obsèques de Prétextat de Rouen.

Son assassinat est le résultat des luttes entre Brunehaut et Frédégonde. Après avoir été exilé pendant sept ans à Jersey, Prétextat rentre à Rouen à la mort de Chilpéric, il y est assassiné à Pâques sur ordre de Frédégonde.

592

Selon les termes du traité d'Andelot (587), Childebert II, roi d'Austrasie, reçoit à la mort de Gontran l'Avranchin.


fin VIe s.

Grégoire de Tours atteste que le culte de st Martin est bien vivant à Avranches.


VIIe s. Nécropole mérovingienne de Gatteville.
VIIe s.

Début de la christianisation des campagnes dans cette partie de la Gaule.

C'est durant cette période que l'on assiste à la fondation de nombreuses églises dédiées à saint Martin ou à saint Germain.

début VIIe s. Naissance d'Omer (Audomarus), près de Coutances (à Orval ?).

Abbé fondateur de Sithiu (St- Omer). Moine à Luxeuil. Ayant une vocation de missionnaire, il voulut évangéliser le nord de la Gaule et fut désigné pour restaurer l'évêché de Thérouanne (639). Il meurt le 01 novembre 670. C'est lui qui ordonna prêtre st Wandrille.

Vita Audomari : Hic igitur agius pontifex Audomarus ex nobilus et inclitis secundum saeculi dignitatem et in fide catholica eruditis ortus fuit parentibus in Constantinense regione nec longe a Constancia civitate et in eo specialiter loco quae Aurea Vallis vocatur, natus est.

600

Clotaire II, fils de Chilpéric, est battu par les fils de Sigebert II à Dormelles, près de Montereau, Thierry II obtient la région entre la Seine et la Loire et la frontière des Bretons, Clotaire ne garde que les cités de Rouen, Amiens, Beauvais et peut-être aussi Evreux, Lisieux, Bayeux et Coutances. Peu après, ces quatre dernières cités lui furent enlevées par le roi de Bourgogne Thierry II.

La Neustrie de Clotaire est alors réduite à une douzaine de pagi entre l'Oise, la Seine et la Manche. Ce sera la situation jusqu'à la mort de Thierry II en 613 qui fera de Clotaire le souverain unique des trois royaumes francs.

Ipsoque anno Teudebertus et Teudericos reges contra Clotharium regem movint exercitum et super fluvio Aroanna nec procul a Doromello vico prilium confligentes iuncxerunt. Ibique exercitus Clothario gravissime trucidatus est. Ipsoque cum his qui remanserunt in fuga verso, pagos et civitates ripa Sigona qui se ad Clothario tradedirant, depopulant et vastant. Civitates ruptas, nimis pluritas captivorum ab exercito Theuderici et Theudeberti exinde ducetur. Chlotharius oppresus vellit nollit per pactiones vinculum firmavit, ut inter Segona et Legere usque mare Ocianum et Brittanorum limite pars Teuderici haberit, et per Secona et Esera docatum integrum Denteleno usque Ocianum mare Theudebertus reciperit. Duodicem tantum pagi inter Esara et Secona et mare litores Ociani Chlothario remanserunt. Frédégaire, Chronique des temps mérovingiens.

610

Voyage de st Colomban, il serait passé (en partant de Nantes) par Avranches, Coutances et Bayeux. Peu après, un de ses disciples, Potentin, fonde un monastère près de Coutances (à Orval ?).

Dans la Vita Colombani (écrite par Jonas de Bobbio en 642) on lit : Cum iam suumptuum necessaria indigerent, duos in urbe direxit, ut necessaria quaererent, quorum unumerat Potentinus nomen quiadhuc superest et Armoricana in loca in suburbano Constantinae urbis monachorum cohortem adunavit. Le monastère de Potentin disparaît ensuite de la documentation écrite. Cependant, il existe à Orval, sous l'église paroissiale, une crypte que l'on peut apparenter, comme à St-Marcouf, aux cryptes destinées à la vénération des reliques dans les monastères pré-normands.

614

Un certain Hildoaldus, considéré comme évêque d'Avranches, aurait assisté au concile de Paris.


vers 620

Naissance d'une entité politique le royaume neustro-bourguignon.


627

Un certain Hildoaldus, considéré comme évêque d'Avranches, aurait assisté au concile de Clichy.


629

Mort de Clotaire II, Dagobert occupe la Neustrie.


630

Léodowald successeur de st Sever comme évêque d'Avranches. Childoald lui succède et assiste cette année au concile de Reims.


639

St Ouen nommé au siège archiépiscopal de Rouen.


19/01/639

Mort de Dagobert, son fils Clovis II lui succède en Neustrie.

Dans la Vie de st Didier, un auteur plus tardif parle alors de regnum Francorum. C'est la première fois que l'expression royaume des Francs, réservée jusqu'ici à l'ensemble du monde franc, est limitée à la partie occidentale du royaume. Les hommes habitant la Neustrie étaient convaincus à cette époque, d'être tous des Francs d'origine, peuple conquérant qui aurait chassé sous Clovis, tous les Romains au-delà de la Loire.

vers 642

Apparition dans les textes du mot Neustrie et de son correspondant désignant les habitants : les Neustrasii.

Ce terme pourrait vouloir signifier pays situé à l'Ouest.
vers 650

St Ouen trouve des Francs païens à évangéliser dans le diocèse de Rouen.


650

Charibon, évêque de Coutances, assiste au concile de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), en l'église St-Vincent.

Charibonus episcopus ecclesiae Constantinae.
657 Mort de Clovis II, son fils Clotaire III lui succède en Neustrie et en Bourgogne.
07/658

Valdomar (non confirmé), pseudo successeur de Charibon, apparaît dans deux chartes de St-Denis. Landri, évêque de Paris, accorde des privilèges à St- Denis.

En 659, Landri assemble les évêques à Clichy et leur demande leur souscription aux dons et privilèges accordés à St-Denis.

vers 659-660

Élévation de st Marcouf par st Ouen archevêque de Rouen. Celui-ci visita les diocèses de ses suffragants, arrivé à Nanteuil, Bernoin, qui en était l'abbé le pria de transférer st Marcouf dans un lieu plus décent.


vers 660

Huldéric (non confirmé) pseudo successeur de Valdomar est sacré évêque. Un certain Fégasse considéré comme évêque d'Avranches.


670

Un certain Ragentramnus est considéré comme évêque d'Avranches.


673 Mort de Clotaire III, son frère Thierry III lui succède en Neustrie et en Bourgogne.
673 ou 674

Thierry III est déposé, Childéric II devient l'unique roi des Francs. Ebroïn, maire du palais de Neustrie est relégué au monastère de Luxeuil.


676

Thierry III est rétabli comme roi de Neustrie et Bourgogne. Ebroïn gouverne en son nom.


avant 679
plus sûrement 677

St Fromond, évêque de Coutances, fonde un monastère de femmes, dédié à la Vierge, au Ham, sous Thierry III, roi des Francs.

Il est encore fait mention de ce monastère dans le Roman de Rou, de Wace (A Liham avoit riche abeïe), qui prétend en relater la destruction par les Normands au début du XIe siècle. Le domaine se trouve alors dans les mains de Herfast, oncle du duc Richard II, qui en donne, en 1026, une part à l'abbaye de St- Père de Chartres, sans faire allusion au passé monastique du site, mais l'acte témoigne que la villa possédait alors plusieurs églises.

Le seigneur Fromond, pontife, recteur de la ville de Coutances a, en l'honneur de la bienfaisante Marie, Mère de Notre Seigneur, élevé ce temple et cet autel, et les a pieusement et dignement dédiés au milieu du mois d'août ; que cet anniversaire soit célébré tous les ans par une fête. + La sixième année du règne de Thierry, roi des Francs, il entoura ce monastère de murs [...] heureusement [...] accomplissant ses fonctions de pasteur, en l'amour de Notre Seigneur, il établit la bergerie de ses ouialles avec la plus grande solicitude. Ni les morsures des loups, ni la voracité [...] éternels pâturages [...] unies au choeur des vierges avec la bienfaisante Marie, puissent vivre et jouir avec elle du bonheur céleste dans l'éternité des siècles. Le seigneur [...]. De plus, le roi a concédé le terrain de ce monastère ; en effet, [...] Fromond a commencé le premier à élever ce monastère ; enfin nommé pontife [...] toujours [...] plusieurs [...] et d'autres prairies (?) au nombre de sept. + Amen

Outre l'inscription se voient des croix de consécration et des graffites : episqoppus pr(esbyter) et Ego Dumbkertus. Ce dernier nom pourrait être celui de Tumberth, évêque de Liechfield de 841 à 844.

680

Ebroïn vainqueur des Austrasiens et de Pépin II de Herstal à Bois-du-Fay.


680 Assassinat d'Ebroïn.
683

Un certain Ragertrannus, archidiacre de Rouen quelques temps préposé au monastère de Jumièges est installé comme évêque d'Avranches.

D'après la Vie de st Philibert.
vers 687

Victoire de l'Austrasien Pépin II sur les Neustriens. Pépin reconnait Thierry III comme unique roi des Francs et gouverne en son nom.


690

De grands aristocrates fonciers, Vandemir et sa femme Ercamberte, lèguent leurs biens à diverses églises de Paris.

L'incorporation de nos régions au royaume franc entraîna un remaniement des structures administratives. La circonscription de base était le pagus plus tard appelé comitatus (comté) quand un comte fut régulièrement placé à sa tête. Elle correspond souvent aux cités antiques. Le Cotentin était coupé en deux : le pagus Onellicus (ou Coriovallensis), le pagus Constantinus et le pagus d'Avranches au sud. Au-dessous du pagus, une division d'étendue comparable à nos cantons, la centena, condita ou vicaria, n'est pas citée avant le début du VIIIe siècle, elle sert surtout à l'administration et à la justice de la terre royale.

690

Mort de Thierry III, son fils, Clovis III, lui succède.


692

Willibert (non confirmé), successeur de Fromond. Il assiste au concile provincial à la convocation d'Ansbert, archevêque de Rouen.


VIIIe s.

Mention de Bérigny, sous la forme latine : in villa nuncupante berinneio.
Se reporter à 843.


700

Pépin réussit à imposer son fils Grimoald comme maire du palais en Austrasie.


708

St Aubert fonde sur le Mont Tombe un oratoire.


709

Selon une légende, un raz de marée se serait produit cette année-là dans la région du Mont St-Michel.

Le thème de la submersion de la forêt n'apparaît qu'au XIIe siècle et provient d'une mauvaise lecture des textes anciens du IXe siècle, qui précisent que la destruction de la forêt (pour la mise en valeur du terroir) se serait produite au temps des origines.

714-715

Efforts de Plectrude, veuve de Pépin de Herstal pour maintenir l'union de la Neustrie et de l'Austrasie.


716-719

Victoire de Charles Martel sur les Neustriens, en battant Rainfroi, le maire du palais neustrien. L'union des deux royaumes devient effective sous son gouvernement. Il entreprend de réduire les Saxons.


vers 720

Charles Martel nomme Hugues, le fils de son demi- frère Drogon, abbé de St-Denis, évêque de Paris, Rouen, Bayeux, Lisieux et Avranches, abbé de Jumièges, et enfin, contre l'abandon de St-Denis, de St-Wandrille.


723

Mort de st Aubert. Après lui, on ne trouve pendant près d'un siècle, aucune trace authentique d'évêques dans le diocèse d'Avranches.


737

Mort du roi mérovingien Thierry IV, Charles Martel ne lui donne pas de successeur.


738-739

Donation de Raginfrindus à l'abbaye de St-Wandrille, d'une partie de la villa de Laxtra (St-Michel de Lestre) dans le pagus du Cotentin.

Huic Widoni largitus est quidam paterfamilias, nomine Raginfridus, portionem aliquam de villa quae dicitur Laxtra, anno primo regis Hilderici ; quae sita est in pago Constantini.

L'auteur des chroniques se trompe puisque en effet Childéric III accède au trône en 743.

741

Mort de Charles Martel. Il a partagé le regnum francorum entre ses deux fils, Pépin et Carloman qui lui succèdent comme maires du palais.


entre 743 et 751

visite de Childéric III au Mont St- Michel.

Roi des Francs de 743 à 751, Childéric III est surtout célèbre pour avoir été le dernier roi mérovingien.

747

Les reliques de st Georges sont transportées par boeufs du port (emporium) de Portbail (Portus Ballii) à Brix (Brucius) où l'on construisit trois églises pour les recueillir : la première dédiée à St-Georges, la deuxième à la Vierge Marie, la dernière à Sainte-Croix.
Vie de l'abbé Austrulphus dans la Chronique de Fontenelles, au IXe siècle.

L'église Notre-Dame de Portbail occuperait l'emplacement d'une abbaye ou d'un prieuré qui aurait été au VIIIe siècle sous l'obédience de St-Wandrille. C'est à cette occasion qu'un certain Bernehardus, qui possédait l'église dans laquelle se trouvait les reliques de st Georges (à Brix), en fit don à St-Wandrille.



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VIII.
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