Sommaire II.
Les Mérovingiens
III.
Les Carolingiens
IV.
Les Normands
V.
Noms de lieux gallo-romains
VI.
Noms de lieux suggérant une occupation du sol par un peuple barbare
VII.
Noms de lieux se terminant par ville
VIII.
Histoire de saints
IX.
Étude toponymique
X.
Bibliographie


Index


I. Des origines à 476 (chute de l'Empire romain d'Occident).



Année Évènement Notes
vers 450 av JC Arrivée d'une puissante vague d'immigration celte en Gaule.

C'est le début de l'Âge du Fer II, autrement dit l'époque de la Tène ou Civilisation des Oppida.

380-310 av JC

Pytheas, navigateur grec est vraisemblablement passé le long des côtes de la Manche au cours de son Voyage sur la route de l'ambre et de l'étain.

Parti de Massalia (Marseille), il passe par Gadès (Cadix, alors port carthaginois), mentionne l'embouchure de la Loire ainsi qu'une île à proximité, remonte le littoral breton en citant les Ostimioi, les Osismes, sur le territoire desquels il situe le cap Kabaion (la pointe de Penmarc'h) mais aussi Uxisama (Ouessant). Il continue sa route en voguant vers la Cornouaille et l'Écosse, les rives de la Baltique et l'embouchure de l'Elbe.

vers 260 av JC

Bataille opposant Celtes armoricains (venus de l'actuelle Basse-Normandie) et Belges, près de Ribemont-sur-Ancre (Somme). Ce conflit qui se solda par la victoire des Belges eut pour origine vraisemblable le contrôle des routes commerciales avec l'île de Bretagne.


58 av. JC

Grande activité, dans le cadre de la résistance face à César, des oppida du Grand Montcastre (entre la Haye-du-Puits et Carentan) pour les Unelles, pour les Abrincates de celui du Petit-Celland (près d'Avranches), et de celui du Grand Catel de St-Jean de Savigny (sans que l'on puisse l'attribuer à une tribu déterminée). Consulter la carte.

Celui du Petit-Celland est le seul avec St-Désir qui ait livré la trace du murus gallicus dont parle César.

57 av. JC

César cite les Unelles du Cotentin (B.G. II, 34) parmi les maritimae civitates. Soumis par Publius Crassus Junior, le neveu du triumvir et l'un des meilleurs lieutenants de César, à la tête de la VIIe légion.

Selon Ptolémée (2e s. après JC), la capitale des Unelles serait Crociatonum (Carentan ou St-Côme-du-Mont pour certains), Ptolémé mentionne également sur le territoire de cette tribu, l'embouchure de la rivière Olina, que l'on identifie avec l'Orne. Il est vraisemblable que Crociatonum se soit installée sur un espace quasiment vierge après 27.

56 av. JC

Sous le commandement de Viridorix, les Unelles se révoltent, aidés par les Lexoviens, les Eburovices (Evreux) et les Coriosolites (Corseul). Trois légions, sous les ordres de Quintus Titurius Sabinus les soumettent.

L'effectif de trois légions devait avoisiner les 14400 hommes. En effet chaque légion était composée de 10 cohortes de 480 hommes.

Les Commentaires (III, 17-19) décrivent l'acharnement des Gaulois comblant les fossés avec des fascines et des branchages et se lançant péniblement à l'escalade des retranchements romains, puis la riposte de ces derniers, dont l'irruption par deux portes vient facilement à bout des combattants gaulois épuisés, gorgés aussi, selon Dion Cassius (Histoire romaine, XXXIX, 45, 4) de victuailles et de boissons.

55 av. JC

Des mercatores gaulois, appartenant aux tribus riveraines de la Manche, rapportent aux Bretons, les préparatifs de l'invasion de leur île par César. D'ailleurs celui-ci se plaignait de la mauvaise volonté de ces marchands à lui fournir des informations sur le pays d'en face.

De Bello Gallico, IV, 20

53 av. JC

Dans De Bello Gallico (V, 53) on parle d'une agitation partant de la terre bretonne et s'efforçant d'entraîner la Normandie occidentale : Lucius Roscius, installé depuis l'automne 54 avec sa XIIIe légion chez les Esuviens (D.B.G, V, 24) est attaqué dans son camp par un fort parti provenant de ces cités que l'on nomme armoricaines(dont l'éthymologie celte est are, devant + mar, mer). Les assaillants renoncent et se retirent.


52 av. JC

Participation au soulèvement de Vercingétorix des tribus de la future Normandie. L'expression employée par le D.B.G. (VII, 4) pour désigner les alliés occidentaux du chef arverne tous ceux qui ont jour sur l'océan dit assez l'aide qu'il reçu de ce côté.

On lit dans les commentaires de César que les Unelles unis aux Calètes, fournirent, conjointement avec les peuples riverains de l'océan, un contingent de 6000 hommes. D'autre part dans la liste de l'armée de secours envoyée au secours d'Alésia (D.B.G., VII, 75), les Calètes et les Unelles apparaissent conjointement avec les gens de l'océan (Coriosolites (Côtes-d'Armor actuelle), Redones (région de Rennes) et Osismes (Finistère actuel)) pour fournir une force de 30000 hommes.

51 av. JC

La marche de Caius Fabius à la tête de 26 cohortes, du pays des Suesones et des Rèmes où il était en garnison, vers la région des Pictons et des Rutènes, probablement par Beauvais Rouen Evreux Le Mans et Tours avant de remonter en direction des Carnutes, achève de cisailler les foyers de rebellion. C'est la soumission définitive de ces Gaulois d'entre Bretagne et Pas-de-Calais, ces occupants des confins de la Gaule, riverains de l'Océan, auxquels on donne le nom d'Armoricains (D.B.G., VIII, 31).


27 ap.JC

Création par Auguste (liste des empereurs romains) , lors de la réorganisation générale de l'empire, de la province de Lugdunaise, avec Lyon comme capitale.


43

L'empereur Claude débarque en Albion (Angleterre) à la tête de 40 000 légionnaires et conquiert peu à peu le pays.


44-47 ap. JC

Assimilation quasi terminée de cette partie de la Gaule à Rome. Le réseau routier est presque achevé.


184

Sous le règne de Commode, L. Artorius Castus, préfet de la VIe légion Victrix, mène une expédition contre l'Armorique révoltée, il était accompagné de troupes stationnées en Bretagne (Angleterre) composées d'éléments alano-sarmates.

Cette intervention nous est connue grâce à l'inscription retrouvée à Ereptium, aujourd'hui Stobrez, en Dalmatie-ex Yougoslavie. Il resterait à déterminer exactement ce que recouvre à cette époque le terme armorique et qu'elles seraient les limites de cette région.

IIIe s.

Valognes aurait été prise et incendiée par les Saxons après la mort de Septime Sévère.

Septime Sévère meurt en 211. De fait, les abords des thermes antiques n'ont pas livré de traces d'occupation postérieures à la seconde moitié du IIIe siècle.

213 1ère mention des Alamans.
210-215 Assaut contre le Limes rhénan.
vers 254 Incursions alémaniques.
259-260 Raids maritimes de pirates francs sur le Cotentin.
267-269 Recrudescence du péril franc sur les côtes de la Manche.
vers 275 Bayeux se dote d'un castrum.

Passage de la frontière fortifiée du Rhin par les Germains. C'est sans doute à cette invasion qu'il faut attribuer la destruction partielle de la cité d'Evreux.

275-282 Révolte des Bagaudes.

Maximien, le collègue de Dioclétien, écrasa les Bagaudes du Nord de la Gaule menés par Aelianus et Amandus.

vers 284-286 Incursions saxonnes sur tout le pourtour de la Gaule.

Les Saxons opéraient leurs razzias sur tout le liseré côtier compris entre l'Aquitaine et l'embouchure du Rhin d'après Eutrope (Breviarum ab urbe condita). À partir de la fin du IIIe siècle, les Francs du littoral, définitivement établis dans la région du bas Rhin, paraissent abandonner progressivement le pillage des côtes belges et armoricaines aux Saxons qui jusqu'alors fréquentaient plutôt les côtes bretonnes. Cela peut s'expliquer par les campagnes menées par Julien contre les Francs. Cependant, Ammien Marcellin (Histoires), écrivant dans les années 330-395, ou Ambroise, évêque de Milan, font encore allusion à des opérations conjointes de Francs et de Saxons.

03/286

La Gaule et la Bretagne insulaire sont réunies en un seul secteur militaire, dont le commandement est confié à un officier d'origine barbare, Carausius.


287 Révolte de Carausius.

À partir de cette date et avec l'aide de la flotte qu'il commandait, Carausius se fait reconnaître comme Imperator par toute la Bretagne et contrôle une partie de la Gaule du Nord-Ouest. Il semble que Rouen ait été une de ses bases principales avec un autre port : Boulogne, et qu'il y ait battu monnaie.

296 Constance Chlore part reconquérir l'île de Bretagne alors aux mains d'Alectus.
fin IIIe s. Avranches est entièrement détruite.
fin IIIe s.

Rédaction de l'Itinéraire d'Antonin.

Les îles anglo-normandes sont énumérées, ainsi que la route permettant d'aller de Valognes à Rennes.

Nous trouvons Vecta (Wight), Riduna (Aurigny), Sarmia (Guernesey ou Sercq), Caesara, Barsa, Lisia (Jersey et peut-être Brechou et Guernesey).

Des réfugiés celtes, sous la pression des Scots, Pictes et Saxons, venus par la mer de Grande-Bretagne, s'installèrent dans l'archipel anglo-normand, où l'occupation romaine avait été très lâche.
L'archipel resta peuplé de Bretons jusqu'à l'arrivée des Vikings. Avant cette époque, nous ne connaissons pas grand chose de cette histoire. On y entrevoit seulement des principules bretons placés sous le protectorat des Mérovingiens et une église bretonne assez active, dont le grand nom est st Magloire. L'une des conséquences de l'établissement des Normands fut d'effacer l'héritage breton. Hormis quelques dédicaces d'églises (st Magloire à Sercq, st Samson à Guernesey et st Brolade à Jersey) rien n'a survécu.

fin IIIe s.

Dioclétien crée la Lyonnaise Seconde, avec pour chef-lieu administratif : Rouen. Elle englobe toutes les civitates depuis Rouen et Lillebonne jusqu'à Coutances et Avranches, et de Bayeux et Lisieux à Sées.

Ce découpage du Bas-Empire ne fut pas retenu par les partages mérovingiens, mais il survécut dans la géographie ecclésiastique.

début IVe s. Construction d'un castellum à Avranches.

La faible superficie de ce castellum (30x26m) donne à penser qu'il a pu être le lieu de résidence du praefectus militum Dalmatorum Abrincatis. Le gros de la troupe devant être cantonné à Vains.

IVes.

1ère migration bretonne, de caractère essentiellement militaire. On croit observer une brusque recrudescence d'arrivées en 383 et 407 avec le passage sur le continent de l'armée de [Grande-] Bretagne.


313

L'empereur Constantin promulgue l'édit de Milan par lequel chacun peut adorer comme il l'entend la divinité à laquelle il croit. Le christianisme bénéficie ainsi des même privilèges que les autres religions orientales. De fait, les cultes païens, d'abord tolérés puis mal acceptés, finirent par disparaître dès la fin du IVe siècle.

À ce propos on peut citer Ausone (intellectuel gallo-romain né à Bordeaux en 310 et mort vers 395) qui nous dit, en parlant d'Attius Patera, un ancien collègue, tu étais Baiocasse, et issu de la race des Druides, si la renommée n'est point trompeuse : ta famille tirait son origine sacrée du temple de Belenus ; de là vos noms : le tien, Patera, qui, dans le langage des initiés, désigne les ministres d'Apollon ; celui de ton frère et de ton père, qu'ils doivent à Phébus ; et celui de ton fils, qui lui vient de Delphes.
"Tu Baiocassis, stirpe Druidarum satus, Si fama non fallit fidem, Beleni sacratum ducis e templo genus ; Et inde vobis nomina : Tibi Paterae ; sic ministros nuncupant Apollinares mystici. Fratri, patrique nomen a Phoebo datum : Natoque de Delphis tuo."
Ausone, Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, 4, Oeuvres complètes, T.I, Traduction nouvelle par E.F. Corpet, Paris, 1842.

314 Première attestation écrite d'une communauté chrétienne en Normandie. Avitianus, évêque de Rouen assiste au concile d'Arles.
346

Eusebius, évêque de Rouen assiste à un concile réunissant une vingtaine d'évêque de la moitié nord de la Gaule.


354-361 Soumission des barbares et pacification de la Gaule.
367

L'empereur Valentinien Ier se déplace en Normandie pour combattre les Saxons alors qu'ils sèment la terreur sur les rivages et envahissent l'île de Bretagne. Les anciens oppidas gaulois sont renforcés.


368 Nouvelle invasion saxonne.

D'après Ammien Marcellin. Les règnes des empereurs Dioclétien et Constantin furent réparateurs mais, après 340, on assiste à de nouvelles invasions.

383-388 Arrivée en Armorique des Bretons de l'armée de Maxime.

Un septième empereur règna en Bretagne, Maxime. Celui-ci quitta la Bretagne [il aborda à l'embouchure du Rhin] avec tous les soldats des Bretons et tua Gratien, le roi des Romains et il tint le gouvernement de toute l'Europe. Il ne voulut point renvoyer les soldats qui partirent avec lui avec leurs épouses, leurs enfants et leurs propriétés, mais il leur donna beaucoup de régions depuis l'étang qui est au sommet du Montjou (auj. Grand Saint-Bernard) jusqu'à la cité appelée Cantguic (Quentovic, auj. Étaples) jusqu'au sommet occidental (auj. Menez Hom). Ceux-ci sont les Bretons Armoricains. Nennius, Historia Britonnum

Les localisations sont proposées par M. Léon Fleuriot. Selon d'autres, le Montis Iovis pourrait être le Mont Dol, proche du Mont Saint-Michel.

vers 390 ?

Construction du Litus Saxonnicum, ligne de fortifications allant des Flandres au Cotentin. Cette même année il est percé pour la première fois par les Saxons. Ce litus constitue une sorte de subdivision du tractus armoricanus.


399

Honorius, dans un décret, laisse détruire les autels ruraux et les sanctuaires privés, tout en cherchant à sauver les temples comme monuments publics.


fin IVe s. Exuperius, considéré comme le premier évêque de Bayeux.

Rutilius Namatianus (auteur du début du Ve s.) mentionne son parent Exuperantius qui vient étouffer une rébellion en Armorique (bagaude). Exuperantius fut tué en 424 ou 425 par des soldats à Arles.

fin IVe s.

Ammien Marcellin (Histoires livre 15, chap. XI, § 3) cite des camps romains, les castra Constantia funduntur in mare.

La fortification du camp de Coutances et la construction de l'aqueduc pourraient se rapporter comme le pensait l'abbé Belley, à 296, lorsque Constance Chlore prépara, vers l'embouchure de la Seine, son expédition de Bretagne contre l'usurpateur Allectus. Constance Chlore est le père de Constantin le Grand. D'ailleurs, il était avec Constance lorsque celui-ci mourut à York (306). Constance Chlore fut associé à la Tétrarchie dioclétienne et chargé du gouvernement des Gaules de 292 à 306.

fin IVe s. Un castrum est attesté à Cherbourg.

La première occupation se situe vers les années 394-395 (règne de Théodose), l'abandon de cette installation semble se situer vers l'année 402.

début Ve s.

Une liste administrative, la Notitia Galliarum, énumère 7 cités : Rouen, Bayeux, Avranches, Évreux, Sées, Lisieux et Coutances.


Ve s. Construction du baptistère de Portbail.
Ve s.

Selon la tradition, c'est à cette époque qu'apparaît l'évêché de Coutances, ce qui en fait le plus tardif des évêchés de Normandie.

Il est vraisemblablement issu d'un démembrement du diocèse de Bayeux. Les limites des diocèses se calquent sur celles des provinces impériales, elles mêmes héritées des pagi gaulois. C'est la Vire qui constitue la frontière entre les diocèses de Bayeux et de Coutances, et seul le territoire de St-Lô, qui dépend de Bayeux se trouve sur la rive droite de la Vire. Le toponyme yvrandes (commune de St-Ebremond-de-Bonfossé), du gaulois equoranda, la limite d'eau, atteste du rôle de frontière joué par la Vire.

vers 400 Leontius, premier évêque d'Avranches?

Avranches constituait la troisième église de la Seconde Lyonnaise, le plus petit diocèse de la province ecclésiastique de Rouen. Avranchin et Mortainais constituant la civitas abrincatum.

406

Grande invasion barbare dans la nuit du 31/12 au 01/01/407. Les Alains, les Vandales et les Suèves franchissent le Rhin gelé près de Mogontiacum (Mayence). Le littoral est complétement dévasté.


409 Nouvelles incursions saxonnes. D'après st Jérôme.
410 Les Romains évacuent la (Grande-)Bretagne.
vers 417 Jusqu'à cette date, maintien en place probable des garnisons du Tractus armoricanus.
418-421 L'armée d'Aetius est retenue en Armorique par la recrudescence des bagaudes.
435

Valentinien III édicte un décret : Nous voulons que tous les sanctuaires, les temples, s'il en reste encore, soient détruits par l'ordre des magistrats, que sur leur emplacement on élève le signe de la religion chrétienne comme une expiation.


442

Jean d'Antioche (Fragmenta Historicorum Greacorum) mentionne la soumission des Armoricains par Aetius.


vers 440-446 Arrivée des barbares en (Grande-)Bretagne. En 428, la Notitia Dignitatum parle encore de la Bretagne pour désigner l'Angleterre actuelle.
avant 450

Des Saxons sont établis comme colons militaires dans le Cotentin, afin de remplacer les limitanei du Litus saxonicum qui s'étaient ralliés aux armées de Constantin et Constantinus.


vers 450

Selon la tradition, st Ereptiole, évêque de Coutances. St Exuperat lui succède.


vers 450 Mode "hunnique" ou "danubienne" à Airan et Saint-Martin-de-Fontenay (Calvados).
451

Énumération par Jordanès (De origine actibusque getarum) des peuples alliés aux Romains contre Attila : [...] Armoritani [...] autrefois soldats romains maintenant recrutés comme auxiliaires.


454-455

Selon Sidoine Appollinaire, la région armoricaine vivait dans la crainte du pirate saxon pour qui c'est un jeu de sillonner sur une barque de peau les eaux bretonnes et de fendre sur un esquif cousu la mer verte.

Panégyrique de S. Appollinaire en l'honneur d'Avitus, prononcé le 1er janvier 456 à Rome, mentionnant en effet quelques raids saxons sur la partie ouest du litus saxonicum.

460

Childéric se serait emparé de la ville d'Avranches.

Roi des Francs saliens de 456 à 481/2. Il se comporta comme un général au service de Rome. En 463, il aida Aegidius à lutter contre les Wisigoths de la Loire. Vers 463, il est dans les environs de Paris et entre en relation avec sainte Geneviève. Après 476 il conclut une alliance avec Odoacre installé à Ravenne contre les Allamans. On lui connaît 4 enfants : Clovis, Lantechilde, Audoflède et Alboflède.

C'est du moins ce que prétend une tradition : quelques auteurs prétendent que Childérik, roi des Francs, s'empara de la cité des Abrincates, et y fit bâtir une forteresse; mais si le roi frank occupa ce poste, il se contenta, sans doute, d'y relever l'ancien castrum des Romains. Cette légende pourrait s'expliquer par la présence de pirates saxons dans la ville, n'oublions pas qu'Avranches faisait partie intégrante du litus saxonicum, ligne de défense chargée de protéger le littoral des attaques saxonnes, et que cette cité était le siège du Praefectus militum Dalmatorum. Nous pourrions établir un parallèle avec l'année 469 où Childéric, avec l'aide du comte Paul, reprit la ville d'Angers alors aux mains des Saxons.

461 Phase finale de la domination romaine en Gaule.

Le Suève Ricimer, Maître de l'armée, fait assassiner l'empereur Majorien, propose des souverains fantôches rejetés par l'empereur d'Orient et par l'administration romaine de Gaule restée fidèle à Constantinople. Les fédérés (Wisigoths, Burgondes) reconnurent les fantoches de Ricimer et reçurent en récompense des territoires.

461-486

La grande armée du nord de la Gaule, commandée successivement par Aetius, le comte Paul, Aegidius et Syagrius, est livrée à elle-même pendant 25 ans.


476

Après la déposition par le chef de l'armée germanique, Odoacre, du dernier empereur Romulus Augustule, subsiste en Gaule centrale un territoire sous le commandement de Syagrius et placé sous administration romaine. Ce territoire comprenait une partie des provinces de Lyonnaise II, III et IV, le sud de la Belgique II et la Belgique I, défendue par le comte Arbogast.


entre 460-480

Ambrosius Aurelianus Riothamus (il nait vers 410-420) est considéré par Gildas comme le dernier des Romains et lui attribue le mérite d'avoir arrêté les Saxons et ainsi d'assurer 44 ans de répit contre l'ennemi extérieur. De plus Ambrosius est le seul chef breton qui soit représenté comme régnant aussi au sud de la Manche chez les Bretons et les Francs.

Riothamus signifie éthymologiquement roi suprême. Il faut comprendre roi des Francs par le fait qu'il a pu effectivement exercer une domination sur les Germains et les Francs établis à Coutances, Bayeux, Rennes, Le Mans, etc., pendant la phase de recul de Childéric, entre 465 et 481. Enfin on peut penser qu'il fut peut-être l'allié de Syagrius contre les Wisigoths et les Francs, dont le royaume dura de 464 à 486.



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VII.
Noms de lieux se terminant par ville
VIII.
Histoire de saints
IX.
Étude toponymique
X.
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